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L’encadrement des loyers, une mesure qui ne fait pas l’unanimité

Voilà une annonce qui a fait l’effet d’une douche froide dans le milieu de l’immobilier !

Publié le 7 février 2022

La volonté de la Métropole de Lyon de mettre en place un encadrement des loyers à Lyon et Villeurbanne pour le second semestre 2021 inquiète les professionnels, à juste titre. La mesure concernera les renouvellements de bail et les nouvelles locations et fixe une fourchette de 20 % de marge au-dessus d’un loyer plafond.

L’objectif  : limiter la hausse des loyers des logements privés en fixant un prix plafond et « répondre ainsi aux loyers exorbitants, en particulier pour les petites surfaces destinées aux plus précaires, comme les étudiants. L’objectif est clair : l’hypercentre de la Métropole doit rester accessible à toutes et tous » selon les propos de Bruno Bernard, Président de la Métropole.

Incertitude qui plane sur le marché locatif

Conséquences de cette nouvelle mesure annoncée mais dont les modalités restent floues  : la frilosité des investisseurs et une incertitude sur le marché locatif. « Le spectre de l’encadrement des loyers tétanise certains investisseurs car on ne connaît pas les modalités de cet encadrement  », s’interroge Nicolas Bouscasse, le président de la Fnaim du Rhône.

« En l’absence de plus de précisions sur cet encadrement, nos clients mettent leurs projets d’acquisition en attente ou négocient les prix, ils peuvent également choisir de se tourner vers d’autres villes » constate Christophe Lombard de la régie Lombard. « La pierre est considérée comme une valeur sûre dans laquelle on investit avec une visibilité sur au moins 10 ou 15 ans. Avec des lois et des mesures qui évoluent sans cesse, ce n’est plus le cas. »

Face à une législation « anxiogène », les propriétaires bailleurs font alors le choix de vendre leurs biens lorsque le locataire s’en va. «  Ils préfèrent s’en séparer pour ne pas à avoir à supporter des travaux de mise aux normes obligatoire et à une éventuelle baisse de loyers qui risque d’entrainer une perte de rentabilité, alors qu’ils ont parfois encore un crédit à rembourser. » Un avis partagé par Géraldine Andrieux de la régie Dervault qui prévoit un effet immédiat de l’encadrement des loyers.

«  Le jour où le plafond sera connu, de nombreux biens locatifs reviendront sur le marché et les prix de vente risquent de chuter.  » Si la situation fera peut-être le bonheur de nouveaux acquéreurs, qu’en est-il des principaux intéressés, les locataires  ? « Si l’encadrement des loyers vise à faciliter l’accès aux logements, alors je pense que c’est une erreur  ! La pénurie de loyers est le fond du problème. C’est le b.a-ba de l’offre et la demande, moins on a d’offres plus les prix sont élevés. La solution est de construire de nouveaux logements et non de freiner l’investissement locatif  !» souligne Christophe Lombard.

Même cri du cœur de Géraldine Andrieux qui évoque, elle aussi, la tension du marché locatif due essentiellement à un manque de logements. « Plus il y a de biens à louer, plus les prix sont maîtrisés. Je ne pense pas que l’encadrement des loyers aidera les plus démunis à se loger car les bailleurs continueront à sélectionner les dossiers en privilégiant les garanties financières. Le vrai problème est la  disponibilité de petits logements notamment pour les étudiants. Plus il y a d’investisseurs, plus il y a de biens, plus il y a de biens, plus les prix baissent…

Une question de bon sens ! »